"Les coulisses du commerce équitable" de Jacquiau

Le francais Christian Jacquiau a publié son nouveau livre qui voudrait dénoncer les travers du géant Max Havelaar (le label commerce équitable le plus répandu).
On a à peine eut le temps d'en parler avec P-O la dernière fois,mais il semblait assez exaspéré par le Jacquiau en question...pour ma part,je n'ai pas lu le livre mais les principales accusations de Jacquiau me semblent pouvoir tenir la route.
Pour en savoir plus,trois liens:
-Une interview en ligne de Jacquiau par les lecteurs du nouvel obs(certaines réflexions n'ont aucun interet)- http://forum.nouvelobs.com/archives/forum_668.html
-un article du site armees- http://www.armees.com/Le-commerce-equitable-de-Max-Havelaar-mis-en,5690.html
-et la réponse officielle de Max Havelaar à la publication du livre- http://www.maxhavelaar.com/fr/nieuws.php/maxhavelaar/2006/8/30/0

seulement il ne faut pas oublier que Jacquiau ne détruit pas le commerce équitable, mais seulement Max Havelaar. Donc, il est important de rappeler quand le commerce équitable est bel et bien une alternative correcte et même excellente au commerce ordinaire.

Le CÉ a bien des défauts et des lacunes qui devraient être ajustées. Seulement le temps pourra aider (et la pression de bons activistes et militants...)

Philippe

Bien d'accord!

D'ailleurs faut-il nécessairement voir le livre de Jacquiau comme un mauvais coup porté au commerce équitable?
Remettons les choses à leur place; le CÉ est un concept nouveau, aussi bien dans son mode de fonctionnement que pour le consommateur (d’où nos objectifs de sensibilisations !).
Dans un sens, ce livre pourrait entretenir une certaine méfiance du consommateur envers un label quelconque (qui existe et subsistera à mon humble avis bien longtemps).
Mais si le livre pointe du doigt certaines failles du CÉ, c’est aussi un moyen de combler ces failles le plus vite possible et nous permettre de tendre vers le commerce le plus juste possible dès demain…

rien de mieux qu'une critique constructive (et écoutée) pour légitimisé un produit. Si ce livre a une réponse positive et que les issues soulevées sont réglées, alors le Commerce équitable n'en est que bonifié.

Mais il ne faut pas écarté les couvertures de presse minimalistes qui réduisent à quelques phrases une thèse. Ce sont ces résumés qui sont néfastes.

Ce dernier commentaire me semble très judicieux.

Nécessairement plusieurs des thèmes soulevés dans le livre sont pertinents et méritent toute l'attention des acteurs du mouvement.

Ce que je n'aime pas dans cet ouvrage, c'est la façon dont la contribution est amenée. Le travail n'est absolument pas objectif. Il lance une guerre ouverte dont le mouvement n'a vraiment pas besoin. Aussi, l'auteur donne l'impression qu'il est le seul à penser à ces questions, ce qui est faux. Puisque l'approche est polémique, il va vendre, faire parler de lui et centraliser les débats sur son "oeuvre". Regardez ici... par exemple. Disons qu'une des questions abordée est la présence des entreprises multinationales et de la grande distribution dans les circuits du commerce équitable, face aux petits entrepreneurs dont la chaîne d'importation est intégrée. Cette problématique est aussi discutée dans le livre " Le commerce équitable - quelles théories pour quelles pratiques ?" de Paul Cary, paru avant. Cependant, puisque Jacquiau est polémique et que l'autre est objectif et académique, c'est du premier dont on parle. Regardez ici... par exemple. Le forum d'HumaniTERRE aurait pu lancer un débat sur la question citée plus haut et discuter de différents points de vue, ceux des membres comme ceux de certains auteurs. À la place, c'est de Jacquiau dont on parle. On Stérilise le débat autour de sa propre approche en évacuant toute autre contribution, comme si le point de départ de la réflexion avait été ce livre. Jacquiau n'est assurément pas l'auteur le plus fouillé, profond et complet en matière de commerce équitable et il s'approprie actuellement un débat qui n'est pas le sien.

En revenant systématiquement discuter de ce livre, on fait de la publicité pour l'usurpation du débat par un polémiste. On ne parle pas des autres livres intéressants qui sont parus ou à paraître. Et on ne parle pas des questions de CÉ... mais de la pertinence de poser ces questions. On tourne en rond.